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Anthroposis II

L'Esthétique chez Hegel

Dans son immense cours sur l'Esthétique, Hegel divise l'ensemble des formes artistiques par lesquelles nous sommes passés historiquement en trois parties : l'Art Symbolique, l'Art Classique et l'Art Romantique.

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De même que pour la Philosophie de l'Histoire, je vais rapidement brosser l'ensemble de l'analyse artistique et religieuse de Hegel dans ses cours sur l'Esthétique que j'ai déjà développé ailleurs.

A) Art et Religion dans l'Esthétique et ses divisions internes

Dans son immense cours sur l'Esthétique, Hegel divise l'ensemble des formes artistiques par lesquelles nous sommes passés historiquement en trois parties : l'Art Symbolique, l'Art Classique et l'Art Romantique.

a) L'Art Symbolique

L'Art Symbolique correspond dans le découpage de l'Esthétique à celui qu'on trouve en Chine, en Inde, en Perse, ou en Égypte, c'est-à-dire un contenu qui cherche sa forme et son expression, mais qui n'y parvient pas. C'est par exemple la démesure des temples indiens, le fait que l'art et la religion empruntent énormément aux formes naturelles et au chaos de celles-ci. La forme maximale à laquelle s'élève l'apparition de l'homme dans l'Art Symbolique et religieux est la personnification. C'est-à-dire l'emprunt de la figure humaine encore pénétrée de naturalité (divinité égyptienne mi-homme mi-animale) pour désigner une force de la nature et une force divine en même temps.

b) L'Art Classique

Pour Hegel, l'Art Classique correspond bien sûr comme pour la plupart de ses contemporains à la Grèce. Là, un équilibre entre le contenu et la forme de l'art et de la religion se produit : Les puissantes chaotiques de la nature de l'Art Symbolique disparaissent pour laisser place à des divinités magnifiques et aux corps parfaits dont les têtes sont libérées de l'animalité (présente sur les divinités égyptiennes). Si bien sûr, Cérès, représentant une force de fertilité au sein de la nature est présente, désormais, elle représente également l'enseignement de l'agriculture, le découpage des terres en propriétés et les lois qui l'accompagne, bases essentielles de l'émergence de la civilisation. Les divinités ont humanisé les forces de la nature et elles incarnent des principes moraux.

c) L'Art Romantique

Nous arrivons à l'Art Romantique avec l'apparition du christianisme dans l'Esthétique. En effet, avec le christianisme, l'Art prend une autre dimension, le contenu dépasse la forme. L'équilibre entre le contenu et la forme est dépassé, car désormais, la divinité ne se situe plus à l'extérieur dans une idéalisation plastique et dans le marbre d'une force de la nature humanisée devenue une base de la civilisation grecque, mais la divinité s'intériorise dans l'esprit et dans le cœur humain en tant que tel. En effet, le Dieu infini hors du monde devient un homme par le Christ et il traverse toutes les phases de l'existence humaine : il est né, il a vécu, il a enseigné les foules, il a souffert sous les coups de fouets, il a été crucifié, il est mort, ressuscité et est monté au ciel. Ainsi, contrairement aux divinités grecques dans leurs splendeurs parfaites, et incapables de connaître les phases de la vie humaine comme la souffrance, le mal, et la douleur humaine, c'est le christianisme qui a poussé l'anthropomorphisation du divin beaucoup plus loin[1] contrairement aux idées répandues du temps de Hegel notamment par le poète F. Schiller.


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